top of page

A distance, je contrôle mon image

De quelle manière le contrôle de ma vidéo modifie-t-elle ma qualité de présence et de participation en visioconférence ?


L'impact du contrôle de son image vidéo sur l'intelligence collective


Cet article sur le « contrôle de mon image à distance (distanciel) » est le premier article d’une série consacrée à la question : « L’ Intelligence collective fonctionne-t-elle encore à distance ? ».


Comme nous vous le présentions en préambule du premier article, la créativité, la circulation et l’enrichissement des idées sont soutenus par les échanges émotionnels, par le rythme et les mouvements physiques qui s’opèrent au sein du groupe.


Que se passe-t-il alors quand on essaye de travailler ensemble à distance ? Comment l’intelligence collective fonctionne-t-elle lorsque le corps et les émotions ne s’expriment plus qu’à travers le digital ?


Nous vous avons proposé de creuser ensemble ce premier thème sur le « contrôle de l’image vidéo » en réalisant un sondage LinkedIn et en lisant vos commentaires. Un grand Merci aux répondants !


Regardons ensemble maintenant de plus près son impact sur deux aspects importants dans l’intelligence collective : notre qualité de présence et notre participation.

Je dois appréhender de nouveaux rôles : le décorateur, cadreur, le réalisateur…


Nouveaux rôles en visioconférence

Je dois d’abord veiller à la décoration de mon intérieur et identifier le lieu le plus propice (ou juste acceptable dans bien des cas) pour être filmé.


Je dois également vérifier le cadrage pour que je sois ni trop près ni trop loin de la caméra.


La vidéo n’allant pas sans le son, je dois vérifier la prise de son et surtout éliminer les bruits éventuels de mon environnement personnel.


Alors que ces premiers rôles sont plutôt techniques, le rôle de réalisateur revêt un aspect plus stratégique et émotionnel. En effet, je regarde le film qui se tourne et donne mon avis sur la prestation de l’acteur que je vois.


Certaines personnes s’en accommodent aisément ou n’y pensent simplement pas (39% des réponses). Pour d’autres cela peut être perturbant.


Pour ma part, quand j’ai la parole, j’oscille entre me regarder (la majorité du temps. Comme dans un miroir. Un peu bizarre 😳😅), regarder en l’air (dans le vague), et regarder mes interlocuteurs (cognitivement plus difficile pour moi s’ils sont plusieurs).


Et pour Raphaël, je vous en dis plus bas 😉.




Etre réalisateur exacerbe le rapport à notre propre image


Le retour vidéo instantané de notre propre image nous renvoie à notre gestion de notre propre image.


Les personnes à l’aise avec leur image, ou avec le fait d’être filmée, prêtent sans doute moins d’attention à ce rôle de réalisateur. Elles représentent 39% des répondants avec la réponse "Je n'y pense quasiment pas."


D’autres préfèrent plutôt éteindre leur caméra pour simplifier le travail du réalisateur. Elles représentent 11% des répondants avec la réponse « Ma caméra est souvent éteinte ».


Comme pour moi, certaines personnes prêtent un peu plus attention à leur image vidéo et représentent également 11% des répondants au sondage « J’essaie de regarder ailleurs ».


Enfin, certaines personnes prendront plus à coeur leur rôle de réalisateur. Elles représentent 39% des répondants « C’est un vrai sujet pour moi », comme Raphaël.


Cela me rappelle ce que Raphaël me partageait récemment : "Je n’aime pas me voir dans cette petite lucarne. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Et en général, on est tous déformé dans ce petit écran."


Pour ces dernières personnes, être investies dans le rôle de réalisateur, en plus de participer à la visioconférence, engendre un niveau d’activité cognitive supplémentaire qui est un frein à la qualité de présence.


Si en plus, ces dernières personnes ont une « image de soi » exigeante ou très négative, c’est comme si avec le retour vidéo, votre plus grand fan ou votre pire ennemi vous regardait maintenant. Cela pouvant provoquer des ressentis émotionnels et corporels forts.


Votre plus grand fan vous félicitera : Super ce profil ! Tourne toi un peu pour voir. Tu es beau/belle !


Tandis que votre pire ennemi : je n’aime pas ta tête. Regarde ta coiffure, tu aurais pu…



Sans compter, que la vidéo permet de scruter, plus intensément qu’avant, l’image des autres, et à leur insu. Cette appréhension peut également renforcer le stress de certains participants.


Il nous paraît nécessaire de prendre en compte ces différences pour que chacun·e puisse se concentrer davantage sur l’objet de la réunion. La qualité de présence s'en ressentira et le niveau de participation sera moins affecté.


Apprendre à être réalisateur en travaillant sur son rapport à son image


Maintenant que nous avons mis en lumière que le contrôle de son image vidéo n'était pas trivial pour tout le monde et qu'il pouvait diminuer notre qualité de présence, que pouvons-nous faire pour le faciliter ?


Tout d'abord, le simple fait de savoir qu'il y a des disparités dans le groupe, des participants à la visioconférence, permet d'y prêter attention. Les animateurs ou facilitateurs pourront le prendre en compte.


Même si parler de son rapport à son image est un sujet délicat, il pourrait être intéressant d'explorer les bonnes pratiques à partager dans votre entreprise ou au sein de votre groupe projet.


Par exemple,

  • partager avec d'autres l'appréhension que l'on a avec la vidéo, y compris les trucs et astuces pour améliorer la lumière ou le prise de son,

  • travailler sur les "bonnes" tailles du groupe (le stress n'est pas le même en fonction de la taille du groupe),

  • autoriser les participants à ne pas activer leur caméra soit tout le long, soit sur des phases spécifiques (cela marche bien pour moi),

  • veiller à ne pas enregistrer les réunions (je suis plus détendu sans enregistrement),

  • à encourager les cadrages serrés pour pouvoir lire le langage non verbal,

  • proposer un coaching d'image de soi,

  • faire un tour de table pour démarrer la réunion

  • ...

Je vous dis à bientôt pour le prochain thème : "A distance, mon niveau d’engagement est-il le même ?". Nous lancerons un nouveau sondage également sur LinkedIn.


Si vous avez aimé cet article, je vous invite à mettre un pouce, un coeur, à le partager ou à l'envoyer aux personnes qui pourraient être intéressées.


Mahdi

53 vues0 commentaire
bottom of page